La collection «Musik in alten Städten und Residenzen» d'Electrola/EMI, publiée d'abord sous les étiquettes «Columbia» et «Odéon» spécifiant «Im Vertrieb der Electrola Gesellschaft», a commencé de paraître en 1961. Chaque disque de ce projet était consacré à une ville, à une époque, aux chefs-d’oeuvre qu’elle avait suscités et aux découvertes à y faire. Cette collection a obtenu plusieurs prix, entre autres le Grand Prix du Disque.
"[...] De Venise des Gabrieli à Fantini, le Lubeck de Tunder et Buxtehude avec la révélation d’une cantate de Bruhns, Vienne sous Léopold I (Fux, Biber, Schmeltzer), Hannover la multiple (de Schmelzer à Händel), Leipzig avant Bach (avec Rosenmüller, Theile, Schein et Kunhau), Dresde sous Pisendel avec Hasse, Heinichen, Weiss et Vivaldi, Mannheim et son prodigieux orchestre (Stamitz, Richter, Toeschi et Filtz), le Salzbourg du jeune Mozart, l’Eisenstadt des Esterhazy autour de Haydn et de Werner et la Postdam de Frédéric II avec, autour du roi, Graun, Quantz et C.P.E.Bach. On y apprend que le Berliner Philharmoniker jouait alors du répertoire ancien et que Pilar Lorengar chantait le « Montezuma » de Graun. Surprise, c’est sous cette étiquette qu’Harnoncourt et le Concentus Musicus enregistrèrent un de leurs premiers disques consacrés à Vienne au XVIIe siècle.
Hormis Forster et Ristenpart, les autres interprètes sont rarement connus aujourd’hui et leur style représente la conception d’une époque mais on ne peut jamais mettre en doute leur sincérité. Et après tout, sans ces pionniers, un pan entier de l’histoire de la musique nous serait resté inconnu.[...]" cité de cette page du site mad.lesoir.be.
C'est le musicologue Gerd Berg - travaillant pour Electrola - qui avait eu l'idée de réaliser une «musikhistorische Anthologie auf geographischer Grundlage»:
"[...] Gerd Berg, 39, der Electrola-Geschäftsleitung schon 1959 gemacht. Doch seine Empfehlung, "die zeitliche und soziologische Struktur eines bestimmten Ortes diskographisch zu erfassen", wurde jahrelang zwischen Vertrieb und Produktion hin- und hergeschoben. Erst als die "Archiv-Produktion" den Markt mit originalgetreu interpretierter Musik zu okkupieren drohte, durfte der Städte-Planer ans Werk gehen.
Seit 1960 blätterte Berg [...] zunächst in den mehr als 2000 Partituren von Orlando di Lasso, sichtete Georg Forsters Sammlung "Frische teutsche Liedlein" suchte in "Kotters Tabulaturbuch", durchstöberte die "Neue musikalische Ergötzlichkeit" von 1684 und vertiefte sich in den Alt-Nürnberger "Musicalischen Zeitvertreiber". Er sichtete den Nachlaß barocker Fleißarbeiter und nahm alte Handschriften in den Universitäten Uppsala, Warschau und Prag auf Mikrofilm. Von einem päpstlichen Hausprälaten bekam er Notenblätter des Komponisten Emilio de' Cavaliere, die dem Vatikan gehören.
Auf alten, teilweise nachgebauten Instrumenten, auf Serpent und Pommer, Theorbe und Dulzian, ließ Berg die Partituren dann spielen und "merkte plötzlich, daß wir eigentlich eine herrliche Unterhaltungsmusik produzierten" - eine Meinung, der sich die Schallplattenkäufer bald anschlossen: Die Serie gedieh zum Gutseller [...].
Denn Berg verschaffte Tonsetzern wie Kaspar Wecker, Domenico Ferrabosco oder Agostino Steffano das LP -Debüt, exhumierte Kaiser-Hymnen und Fürsten-Weisen - so ein "Regina coeli" des Wiener Herrschers Leopold I. - und nahm ungeläufige Musik-Gattungen, wie Villanella und Gigue, Courante und Saltarello auf. [...] cité d'un article paru dans «Der Spiegel«», Nr. 52, 1966, pages 113 et 114, voir cette page des archives du Spiegel pour l'original.
La série ne fut toutefois jamais terminée: lorsque le projet est abandonné elle compte quand-même 19 disques, que l'on pouvait acheter séparément ou rassemblés dans un coffret. Une partie fut plus tard rééditée sur CD, près de la moitié de ces disques n'a toutefois jamais été rééditée sur CD.
Pochette de l'un des premiers disques de la collection «Musik in alten Städten und Residenzen»
Pochette de l'un des premiers disques de la collection "Musik in alten Städten und Residenzen"
