Franz SCHUBERT
Quatuor No 13 en la mineur, D 804, op. 29
dit "Rosamunde"
QUATUOR PASCAL, MMS 83
Franz Schubert compose ce quatuor en février-mars 1824. Il le dédie à son ami Ignaz Schuppanzigh, premier violon du quatuor Schuppanzigh, qui en donne la première audition à Vienne le 14 mars 1824. C'est le seul quatuor de Schubert qui fut joué en public du vivant du compositeur.
C'est son premier grand quatuor, il marque l'émergence de la poétique du lied dans le genre quatuor. Les emprunts de Schubert à sa propre production de lieder forment une part significative du matériau de base de ce quatuor:
"[...] Au début du quatuor, Schubert reprend, certes dans un tempo différent, l'accompagnement si particulier de Marguerite au rouet,[...]" («Gretchen am Spinnrade», Op. 2, D 118) "[...] un dessin de croches pianissimo qui s'enroule sur lui-même au second violon, d'où sort au premier violon le thème principal [...]; parallèlement à la sinuosité des croches, les deux instruments graves complètent cet accompagnement en répétant de manière obsédante un motif de notes répétées, emblématique du style tardif de Schubert, qui exprime quelque chose de l'angoisse du compositeur devant la mort. Cet accompagnement bipolaire avec ces deux motifs qui cohabitent sans s'influencer joue un rôle essentiel dans ce premier mouvement; il contribue à en caractériser l'atmosphère si particulière de rêverie inquiète où se mêlent éléments d'apaisement - le motif de croches qui berce doucement - et éléments d'angoisse qui parfois s'exacerbent presque jusqu'au cri.[...].
Le deuxième mouvement emprunte son thème principal à la musique de scène écrite pour Rosamunde, d'où le surnom «Rosamunde» donné à ce quatuor.
"[...] Après cet admirable [premier] mouvement où le cadre d'une stricte forme sonate enserre un discours éminemment poétique, l'Andante présente au contraire des caractéristiques formelles assez inhabituelles avec une structure qui se rapproche du rondo-sonate dont les refrains, s'appuyant sur le thème de Rosamunde, sont traités sur le mode de la variation. Ce mouvement vaut d'ailleurs essentiellement par la qualité expressive de ce thème mélancolique qui semble fasciner Schubert tant il le répète et le varie.[...]"
Le troisième mouvement débute en citant le motif d'un lied de 1819, «Die Götter Griechenlands» (Les Dieux de la Grèce), D 677.
"[...] Si la partie menuet de l'Allegretto se réfère à un lied, le trio retrouve le charme d'un ländler. Construites à partir d'une même cellule génératrice, ces deux parties traduisent encore une dualité expressive, trouble intérieur ici, et là, fraîcheur oublieuse d'une âme simple.
Tout comme l'Andante, l'Allegro final est un rondo-sonate construit de manière assez irrégulière avec des amroces qui font long feu, des énoncés tronqués, des ellipses. Alors que le second mouvement était sous-tendu par l'esprit de la variation, c'est celui de l'ornementation qui caractérise le quatrième dont l'écriture instrumentale renoue par ailleurs avec un certain style virtuose: cela se traduit aussi bien par de véritables cadences solistes que de longs traits accompagnés. Au-delà d'une écriture alerte et souriante qui glisse de manière désinvolte à la surface des choses, Schubert reprend aussi certains éléments des mouvements précédents qui parfois exhalent leur parfum nostalgique. Mais surtout le deuxième thème, en mineur, exprime dans la discrétion même de son pianissimo tout le poids du tragique schubertien avec son rythme trochaïque qui annonce celui du final de La Jeune fille et la mort (D 887); il est ici moins âpre, certes moins inquiétant, plus secret aussi. [...]"
Citations extraites d'un texte du musicologue Bernard Fournier publié dans le livret du CD Aparté AP022 du Quatuor Chiaroscuro.
Voir aussi au bas de cette page la reproduction du descriptif en allemand publié dans la pochette du disque MMS 83.
La partition de l'oeuvre peut être téléchargée sur cette page de l'IMSLP.
L'interprétation que je vous en propose date du début des années 1950 avec le QUATUOR PASCAL dans sa formation d'origine: Jacques Dumont, premier violon, Maurice Crut, second violon, Léon Pascal, alto et Robert Salles, violoncelle. L'enregistrement paraît sur le disque 25cm Concert Hall / Musical Masterpiece Society MMS 83 (photos de la pochette et des étiquettes à gauche, clicquer pour une vue agrandie).
Le disque utilisé pour cette restauration vient de la collection de Stefan KRAMER, que je remercie chaleureusement pour sa générosité.
Voici donc...
Franz Schubert, Streichquartett Nr. 13 in a-Moll, D 804, op. 29, "Rosamunde", Quatuor Pascal, MMS 83
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site
MMS 83 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles -> FLAC
4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Extrait de la description publiée sur la pochette du disque MMS 83