Ludwig van BEETHOVEN
Sonate pour piano No 9 en mi majeur, opus 14 no 1
Andor FOLDES, 1960
Composée entre 1798 et 1799, publiée chez l'éditeur Mollo en décembre 1799 - en même temps que la sonate No 10 - cette sonate est dédiée à la baronne Josefa von Braun (épouse du directeur du Théâtre Impérial de Vienne).
Une courte description, citée du Guide de la musique de piano et de clavecin, François-René Tranchefort, Librairie Arthème Fayard, 1987, ISBN 978-2-213-64112-6:
"[...] 1. Allegro (à 4/4): prédomine un climat de grâce euphorique et de légèreté, - suggéré par un premier thème en quartes ascendantes, jouant momentanément d'imitations entre les deux mains, ainsi que par l'admirable délié chromatique du thème secondaire. L'exposition est répétée, - avant un développement d'expression plus accentuée: le thème principal abandonne mi majeur pour s'installer en la mineur, moduler vers ut majeur avant de retrouver la tonique; la main gauche arpège en doubles croches discrètes. La récapitulation, variée, a lieu sur des accords forte, presque cuivrés. La conclusion résonne en écho, dans un mystérieux pianissimo.
2. Allegretto (à 3/4, en mi mineur): il est en trois parties, avec un Maggiore (ut majeur) central, - qui peut apparenter ce mouvement au menuet traditionnel; on y verra plutôt une sorte de ballade romantique en raccourci. Selon Schindler, Beethoven l'aurait joué tel un Allegro furioso, - alors qu'ils'agit d'un mouvement certes allant (Czerny a proposé une indication métronomique de 69 à la blanche pointée), mais non précipité: le sentiment quelque peu élégiaque du thème principal y contredit. L'épisode intermédiaire en majeur est un sempre legato dont on imagine aisément le jeu par les cordes (ce qui - nous l'avons dit - fut effectivement fait). La reprise de l'Allegretto lui-même est conclue par un immense intervalle de mi (double octave), en crescendo, - qui prélude à l'ultime énoncé du thème en pianissimo.
3. Rondo: Allegro commodo (à 2/2, en mi majeur): il retrouve l'esprit du mouvement initial, - quoique avec l'énergie accrue de son premier thème (et son martellement répétitif sur la note la).
Le second thème, en revanche, possède la fluidité soyeuse de doubles croches échangées souplement aux deux mains sur une mélodie pleine de charme. Leur combinaison introduit un troisième thème en sol majeur, - incessant parcours arpégé de triolets de croches ponctués d'octaves, au grave, voire à l'extrême grave du clavier: modulations en si mineur et mi mineur, - qui ne rétablissent le majeur qu'avec le retour conclusif du premier thème. [...]"
Cité du Guide de la musique de piano et de clavecin, François-René Tranchefort, Librairie Arthème Fayard, 1987, ISBN 978-2-213-64112-6