09.04.1891, Budapest - 25.03.1977, Duesseldorf
Chef d'orchestre de nationalité hongroise
Eugen Szenkar est le fils du compositeur et chef d'orchestre Ferdinand Szenkar. Après des études à Budapest il débute en 1911 comme répétiteur du choeur du Volksoper de Budapest.
L'année suivante Eugen Szenkar est engagé au "Deutscher Landtheater" de Prague, d'abord comme chef du choeur, puis peu après comme Maître de Chapelle, avec sous sa direction le jeune Erich Kleiber comme répétiteur du choeur.
En 1915 il retourne toutefois à Budapest comme Premier Maître de Chapelle (Anton von Webern prend sa succession à Prague).
Dès 1916 Eugen Szenkar est "Hofkapellmeister" à Dresden, où il fait la connaissance d'Artur Nikisch. En 1920 il est nommé chef de l'Opéra de Francfort (Paul Hindemith étant son Maître de Chapelle), de 1923 à 1924 il est engagé comme "Oberspielleiter" du "Grosser Volksoper" de Berlin.
En 1924 Eugen Szenkar prend la sucession d'Otto Klemperer à l'Opéra de Cologne. Une de ses premières représentations les plus connues est celle du Mandarin de Béla Bartok, le 27 novembre 1926, à cause du scandale qu'elle a provoqué.
En 1933 Eugen Szenkar va toutefois devoir abandonner son poste, à cause de la montée du national-socialisme. Il part pour Vienne, puis en 1934 pour Moscou. À côté de son activité de chef d'orchestre il enseigne la direction au Conservatoire d'Etat: un de ses élèves a été Kyrill Kondraschin. Il est très lié avec Aram Chatschaturjan, Sergei Prokofjew et Nicolai Mjaskowski: il dirige par exemple la création de la première symphonie de Chatschaturjan, celle du deuxième concerto pour violon de Prokofjew, ainsi que celle de la 16e symphonie de Mjaskowski.
En 1939 Eugen Szenkar émigre à Rio de Janeiro, où il est nommé chef du Teatro Municipal. En 1940 il fonde l'Orquestra Sinfonica Brasileira, qu'il va diriger jusqu'à son retour en Europe, en 1949. Il dirige divers orchestres à Cologne et à Hamburg, puis est nommé "Generalmusikdirektor" à Duesseldorf; de 1952 à 1956 il dirige en plus l'Opéra de Düsseldorf. Il se retire vers le début des années 1960.
