Ce concerto est une pièce majeure du répertoire romantique allemand pour violon. Sa partie de soliste très virtuose - jugée à l'époque presque injouable - donna lieu à des remaniements de la part de son auteur.
Brahms l'a conçu pour - et avec - son ami violoniste virtuose Joseph Joachim.
Pour plus de détails sur le concerto lui-même et sa conception, voir par exemple cette excellente page du site espritsnomades, de laquelle je cite cette courte description des trois mouvements:
"[...] Premier mouvement Pour souligner l'emprise de l'orchestre, c'est bien celui-ci qui présente la plupart des thèmes dans une première et longue exposition. Ensuite le soliste interviendra pour, dans une nouvelle exposition, reprendre possession des thèmes qu'il fera sien, en les parant de sa virtuosité et de fougueuse course vers l'impossible. Mais jamais ne sera interrompue la coulée lyrique. Très proche du concerto pour violon de Beethoven ou de Mozart, Brahms considère le développement plutôt comme un épisode propre. Bien sûr une cadence traditionnelle pour le soliste est réservée avant la reprise. Cette cadence non écrite par Brahms est laissée à l'interprète qui peut choisir entre Joachim, Reger, Kreisler et bien d'autres. La coda reprend les thèmes mais dans l'aigu du violon.
Deuxième mouvement Comme une lente sérénade ce mouvement est "une prose musicale" qui au travers du hautbois se déroule et se déploie dans la lumière. Le violon s'y inscrit en la magnifiant, la dramatisant parfois. La fin se veut en état d'apesanteur, d'immatérialité douce et sereine.
Troisième mouvement Brahms, va, encore une fois, célébrer ce tournoiement de la musique hongroise, en fait celle des tziganes de Hongrie réservée d'ailleurs dès cette époque aux touristes. Le malentendu de Liszt concernant cette musique n'aura pas troublé Brahms qui va vers cette musique par pur plaisir du vertige. Ce mouvement sera donc une fête, et rarement Brahms se sera laissé aller à un tel dynamisme, une telle orgie du rythme. [...]" citations extraites de cette excellente page du site espritsnomades, un texte de Gil Pressnitzer.
La partition peut être consultée librement sur cette page du site de l'IMSLP.
L' enregistrement de concert que je vous en propose, avec Erica MORINI en soliste et le New York Philharmonic sous la direction de Bruno WALTER, est unique, car il n'a jamais enregistré cette oeuvre pour le disque, probablement tout simplement parce qu'il était sous contrat chez CBS, et que cette société avait déjà enregistré ce concerto avec Joseph Szigeti et avec Isaac Stern.
Ce concert du 20 décembre 1953 fut à l'époque diffusé en direct par la KMBC - une station de radio de Kansas City, Missouri(coupure de presse à gauche).
Au programme de la première partie du concert:
- Ludwig van Beethoven, Ouverture de Prométhée, op. 43 - Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie No 39 en mi bémol majeur, KV 543 Le concerto de Brahms ouvrait la seconde partie du programme, qui se terminait avec l'Ouverture académique, Op. 80, de Johannes Brahms (cette dernière oeuvre ne fut pas radiodiffusée, et de ce fait hélas pas non plus enregistrée).
À noter: pendant le premier mouvement, à la suite d'une rupture de cordes, Erica Morini échange son violon avec John CORIGLIANO - le concertmaster de l'orchestre - pour le reprendre juste avant la cadence, ainsi que commenté par le présentateur à la fin du premier mouvement.
Voici donc...
Johannes Brahms, Violinkonzert in D-dur, op. 77, Erica Morini, New York Philharmonic, Bruno Walter, 20 décembre 1953, Carnegie-Hall, New-York (1. Allegro non troppo - Cadenza - Tempo I 20:46, 2. Adagio 09:40, 3. Allegro giocoso, ma non troppo vivace - Poco più presto 07:37)
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Les interprétations de ce concerto actuellement disponibles dans mes pages:
- Arthur GRUMIAUX, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, Genève, Victoria-Hall, 27.01.1960
- Erica MORINI, New York Philharmonic, Bruno Walter, 20 décembre 1953, Carnegie-Hall, New-York
- Ricardo ODNOPOSOFF, Orchester der Oper Frankfurt (Städtisches Opernhaus- und Museumsorchester Frankfurt, Carl BAMBERGER, 1954, SR 9653 - MMS-145
- Michel SCHWALBÉ, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, mercredi 9 décembre 1964, Victoria-Hall, Genève
