Peter Wackernagel: "[...] Le deuxième Concerto Brandebourgeois, en fa majeur (BWV 1047) revient à une sorte de Concerto grosso. Il est écrit pour un Concertino de solistes et un choeur de cordes. Bach refuse cependant de se plier aux habitudes dans la distribution du Concertino. Au lieu de trois solistes; il en prévoit quatre et les choisit tous dans la même position aiguë de déchant: trompette, flûte, hautbois et violon.
Sur le plan thématique, les deux groupes concertants restent d'abord séparés. L'orchestre entier entonne le sujet du refrain, puis les solistes engagent leur propre sujet, dans l'ordre suivant: violon, hautbois, flûte, trompette. L'orchestre répond chaque fois avec le commencement du sujet principal. Ce sujet est comme souvent dans les concertos d'une forme très complexe. Sa voix dominante, qui puise dans les sources de motifs que sont les accords et les gammes, trouve son contrepoint dans les voix secondaires, dans des figures de roulade et de roulement de tambour. Tous ces éléments du groupe-sujet sont exploités tout au long du morceau. Bientôt en effet, les solistes s'emparent de certaines parties du sujet principal. A cet endroit, la facture musicale devient cependant plus dense, pour reprendre son allure plus dégagée dès que le Concertino revient vers ses propres sujets. Les modulations de l'harmonie sont riches. Elles renvoient vers le ton mineur. Des combinaisons de motifs donnent continuellement aux instruments l'occasion d'échanger leurs rôles. La dernière finale en mineur est séparée par une petite pause du retour du sujet principal, lequel va magnifier sa puissance de conclusion par son élargissement harmonique.
Le second mouvement appartient à trois des instruments concertants: violon, hautbois et flûte. Sans prendre part au jeu thématique, la basse continue offre finement sa contribution sur un fond de croches tranquilles. L'établissement du sujet, un thème de forme noble, est fait dans le style fugué. Les engagements se suivent de si près que les dernières figures du sujet forment contrepoint avec la partie initiale du sujet. Ces figures de soupir prennent plus tard leur indépendance, dominent plusieurs fois le mouvement pendant plusieurs mesures, puis s'effacent de nouveau devant le sujet. Ce second mouvement, célèbre pour sa douceur et sa mélancolie, n'a pas son pareil dans l'ensemble des Concertos Brandebourgeois.
Dans le second mouvement, la trompette s'était tue. Aussi aura-t-elle le privilège d'entonner le troisième. Son sujet est le commencement d'un fugato dont le développement est d'abord l'affaire du soliste, mais dont les reprises intéressent également les basses de l'orchestre, ce qui augmente singulièrement les volumes sonores du mouvement. Des crescendos analogues se vérifient lors de l'exploitation en canon d'une sorte de séquence, où les basses de l'orchestre sont également appelées à prendre part au jeu. Il n'empêche que l'oreille plus fine sera sensible à quelque atmosphère d'adieux planant par-dessus ces airs vigoureux, surtout lorsque la trompette lance pour la dernière fois son sujet, et cette fois pour ainsi dire sans réponse. [...]"
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Konzert Nr. 2 F-Dur, BWV 1047 für Trompete, Blockflöte, Oboe, Violine, Streicher und Basso continuo, Adam Zeyer, Trompete, Gustav Scheck, Blockflöte, Helmut Winschermann, Oboe, Walter Kägi, Violine concertato, Konzertgruppe der Schola Cantorum Basiliensis, August Wenzinger, Zürich. Grosser Tonhallensaal, 04.01.1953 (1. (Allegro) 05:27, 2. Andante 03:43, 3. Allegro assai 02:51)
que je vous offre et que vous pouvez obtenir en...