Gabriel FAURÉ
Ballade pour piano et orchestre
en fa dièse majeur, opus 19
Grant JOHANNESEN
Orchestre Philharmonique Néerlandais, Walter GOEHR
MMS 102 (P) 1954
La Ballade pour piano de Gabriel Fauré fut d'abord composée pour piano seul, dédicacée à Camille Saint-Saëns. Lors d'un voyage à Weimar, où Franz Liszt s'occupait de la réalisation de Samson et Dalila au théâtre ducal, Fauré lui soumet sa Ballade. Liszt commence de déchiffrer le manuscrit, mais très vite s'arrête de jouer, en disant à Fauré «C'est trop difficile». L’écriture pianistique de la Ballade dans sa version pour piano seul est en effet très complexe. L'oeuvre est bien plus connue dans sa version pour piano et orchestre, que Fauré termine de composer en 1881, en y adjoignant ce qu'il a appelé «un orchestre d'accompagnement» (à l'exception de deux cors, on n'y trouve ni cuivres, ni percussions).
La version avec orchestre fut donnée en première audition le 23 avril 1881 à Paris, à la Société Nationale sous la baguette d'Edouard Colonne, le compositeur étant au piano.
Une courte description citée du Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4:
"[...] Ses trois mouvements bien distincts (un Allegro central flanqué de deux parties d'allure plus modérée) s'enchaînent avec une subtile souplesse. C'est d'abord un Andante cantabile dont le premier thème, en fa dièse majeur, discrètement accompagné, est une mélodie d'une grande douceur.
Elle est reprise ensuite – en un effet incomparable – dans une imitation en canon avec la flûte. Un point d'orgue, puis une courte phrase d'introduction; voici l'Allegretto moderato central, avec son thème animé en mi bémol mineur, dont les développements vont dialoguer avec des rappels du premier motif jusqu'à l'arrivée d'un nouveau dessin mélodique en si majeur aux flûtes et aux violoncelles, mêlé d'arpèges du piano; celui-ci s'animera jusqu'à l'entrée du troisième mouvement, transformant le climat du morceau tout entier de manière radicale.
Cette nouvelle idée, variée rythmiquement (ainsi qu'un court motif venu du second thème), interviendra jusqu'à la fin de la seconde partie; mais elle sera développée essentiellement dans l'Allegro molto moderato conclusif, qui verra le retour à la tonalité originale, où elle se déploiera pleinement, – flûtes et clarinettes faisant écho à la volubilité du piano jusqu'à l'apaisement final.[...]" citations extraites du Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4