Joseph HAYDN
Symphonie en mi bémol majeur No 91
Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Eugen JOCHUM
01.-02.03.1958, Salle Herkules, Résidence Munich
DGG SLPM 138007
Joseph Haydn compose cette symphonie en 1788 pour une flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors et cordes: c'est sa dernière symphonie utilisant un "petit" orchestre, c'est-à-dire sans timbales ni trompettes.
Cette symphonie "[...] s'ouvre par une chaleureuse introduction marquée Largo [...]. Cette introduction lente de vingt mesures voit se succéder deux fois les nuances forte et piano. [...] Le thème de l'Allegro assai qui suit [...] est en double contrepoint à l'octave: ses deux éléments (a) et (b) sont présentés respectivement à la ligne mélodique et à la basse (mesures 21-28), puis immédiatement après inversées, - (a) à la basse et (b) à la ligne mélodique. Après un tutti , le thème revient à la dominante; à ses deux éléments se superposent encore un contre-sujet (c) aux premiers violons, puis un contre-sujet (d) à la flûte, puis aux hautbois. Après un nouveau tutti avec triolets de croches débouchant sur une variante en si bémol mineur , martelée fortissimo, du thème du début, un «second thème» apparaît en ré bémol majeur. Au début du développement, le thème initial apparaît en ut majeur avec un nouveau contre-sujet (e) aux hautbois, puis à la flûte. A la réexposition, (a) est à la basse (comme à la mesure 29), et (b) transformé. Plus tard , le thème revient avec le contre-sujet (e). Après le «second thème», en sol bémol majeur, et juste avant le dernier tutti, Haydn fait entendre simultanément le thème du début avec ses deux éléments - (a) aux seconds violons et au second hautbois , (b) aux bassons, aux violoncelles et aux contrebasses - et les contre-sujets (c) à la flûte, au premier hautbois et aux premiers violons, et (d) aux altos.[...]"
Le second mouvement (Andante, en si bémol majeur) "[...] est une série de variations sur un thème à allure de marche lente. La première variation fait entendre un piquant solo de basson; la deuxième est en mineur, avec des trilles et des accords de vents à contretemps [...]. La troisième fait entendre le thème à tout l'orchestre, insistant tout particulièrement sur son la bémol incongru aux cordes graves. La quatrième l'énonce furtivement dans les basses, puis se transforme en coda humoristique avec trilles répétés et généralisés dans tout l'espace sonore.[...]"
Le troisième mouvement débute par un menuet énergique, auquel s'oppose ensuite un trio déjà proche de la valse, coloré par un basson soliste.
Le dernier mouvement (Vivace) "[...] est une forme sonate apparentée par l'esprit au mouvement correspondant de la Symphonie n° 90. L'exposition et le développement se terminent presque de la même façon (la fin du développement reprend, en amplifiant sa gestique, celle de l'exposition), - ce qui donne au mouvement dans son ensemble un léger aspect rondo tout en mettant l'accent sur sa force vectorielle. Le motif de six notes ouvrant le mouvement le domine de bout en bout, - Haydn isolant même parfois les deux dernières notes du motif, par exemple dans le développement contrapuntique, ou, à l'extrême fin, pour introduire les accords conclusifs.[...]" ces citations sont extraites du Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4